Dernière alerte avant fermeture définitive par Philippe Marques

          Le 13 novembre, plus de 15 000 scientifiques de 184 pays ont signé une tribune s’intitulant: «mise en garde des scientifiques à l’humanité: deuxième avertissement». Le premier avertissement datait de 1992, en clôture du sommet de Rio, signé à l’époque par 1 700 chercheurs. Ils demandent instamment aux différents décideurs et responsables politiques de prendre des mesures fortes et courageuses pour «freiner la destruction de l’environnement», afin de préserver l’humanité des conséquences désastreuses qui ne manqueront pas de survenir si l’on reste sur la trajectoire actuelle d’émissions de gaz à effet de serre, de disparition de biodiversité, d’augmentation de la superficie des zones mortes dans les océans, j’en passe et des meilleures.

          Malgré les différents traités signés, le fait aussi que l’on n’entende quasiment plus de voix climatosceptiques, hormis quelques irresponsables du côté de la Maison Blanche, force est de constater que peu a été fait, parfois presque rien.

          Deux exemples: le premier, le niveau des émissions de gaz à effet de serre (GES), concerne directement le climat. Or, après 3 années de stagnation, les émissions d’origine humaine sont reparties à la hausse d’environ 2%, en raison d’une reprise économique mondiale assez soutenue, particulièrement en Chine. Preuve que la décarbonation de l’économie est loin d’être faite.

          Deuxième exemple, la biodiversité: une étude récente a montré que les populations d’insectes ont baissé de près de 80% en Allemagne depuis 1989. En cause, les pratiques agricoles gourmandes en pesticides, herbicides et engrais de synthèse. Ces pratiques étant les mêmes ailleurs, on peut extrapoler ce chiffre à toute l’Europe.

          Tous les paramètres de l’état de santé de la planète sont donc au rouge, voire à l’écarlate, à l’exception notable de la couche d’ozone stratosphérique qui se reconstitue lentement. Ce dernier point est d’ailleurs un motif d’optimisme puisque ce résultat est dû en grande partie à l’interdiction des substances appauvrissant l’ozone (SAO), essentiellement les CFC (présents dans les bombes aérosol, l’industrie du froid, etc.) preuve que, si on s’en donne les moyens, on pourra peut-être éviter le mur ou, au moins, mettre une ceinture de sécurité pour amortir le choc!