JOURNAL DECEMBRE 2018

Numéro 15 – Décembre 2018

AGENDA:

  • Réunions mensuelles jeudi 10 janvier et 7 février à partir de 20h30 salle des 4 saisons.
  • «Y’a pas d’âge pour bien vivre» par N.S. Kretchmann le 26 janvier à l’espace du Thiey.
  • «Avant le déluge» de L. Di Caprio: ciné débat organisé par PEP2A le 18 mars à partir de 18h à l’Espace du Thiey
  • Printemps des poètes samedi 23 mars salle polyvalente des 4 saisons
  • Manifestation sur le zéro déchet et recyclage samedi 18 mai Espace du Thiey

SOMMAIRE  

p.2: «Nucléaire: stop ou encore?» par P. Marques—suite de l’article page 5

p.3: «On a fait la Chine» par C. Launay

p.4 et 5: «La France d’en haut et la sous France» par Franck Tabourel 

p.6 et 7: Poème de Philippe Derckel—Conseil lecture par Virginie Le Yhuélic— On a fait la Chine» par Christian Launay

p.8: On se détend : Mots croisés ——

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EDITO par Philippe Marques

J’écris cet édito au sein même d’un temple de la consommation (Cap 3000 pour ne pas le citer) et j’avoue être tiraillé entre une sorte de bien-être (il fait bon, j’ai droit à une petite musique de fond pas trop envahissante, plein de monde de bonne humeur, semble-t-il, et un café ma foi, plutôt bon!), et une certaine gêne après réflexion : je me demande par exemple quelle quantité de béton et d’acier il a fallu pour construire une telle structure ? Quel est son impact sur la biodiversité, sachant qu’il est construit le long d’une zone Natura 2000 (basse vallée du Var) où l’on trouve de nombreux oiseaux qui se reproduisent, nichent ou se reposent pendant leur migration, et ce malgré l’obtention du label Biodivercity promouvant, pour être rapide, la place de la nature dans les projets immobilier ou d’aménagement? Quelle pollution induite par les milliers de véhicules (dont le mien!) qui convergent vers le centre tous les jours? Quelle est enfin la consommation électrique d’une telle structure?! Justement, d’électricité il en sera question page 2 et 5 et en particulier, de la place du nucléaire dans notre mix énergétique dans le cadre de la transition énergétique qui va être en débat public à partir de mi-janvier. Un des grands mérites du mouvements des gilets jaunes, en dehors des revendications sur la fiscalité et le fameux référendum d’initiative citoyenne, a été de mettre en avant le fait que cette transition ne pourra se faire qu’avec l’assentiment de tous et donc, que les efforts à fournir soient équitablement répartis: on n’arrivera pas par exemple à améliorer de manière forte l’habitat (en terme d’isolation ou/et de moyen de chauffage) si l’état ne prend pas en charge tout ou une grande part des coûts de ces travaux. Pour les ménages qui ont le plus grand mal à payer leur facture de chauffage à la fin du mois je ne vois pas ce qu’un chèque de 2 ou 300€ pourrait changer. C’est les jeter dès à présent par la fenêtre du train des transformations qui s’annoncent. Ca coûtera un pognon de dingue (j’adore cette formule!) mais la société toute entière en récupèrera au final les fruits :  réduction de la consommation  d’énergie (gaz, fuel ou électricité) et, ce n’est pas accessoire, de la facture de chauffage des ménages plus la qualité de vie d’un logement bien isolé. De l’argent on en a bien trouvé en  2008 ! Page 7, on voyage en Chine (ou pas?!) avec Christian: au programme, des téléphones, des burgers, des vêtements made in… partout dans le monde! Voyage toujours page 6, mais dans le temps cette fois-ci avec Virginie qui nous conseille la lecture d’un bouquin de Roy Lewis: «Pourquoi j’ai mangé mon père». Derrière des moments préhistoriques très drôles, un récit extrêmement bien documenté. Même page et toujours au rayon lecture, un poème de Philippe Derckel tiré de son recueil «Des portes à ouvrir» chez Domens. Dans un autre registre et pour clore en quelque sorte, les commémorations du centenaire de la «Grande Guerre», autres conseils de lecture avec deux bandes dessinées qui s’attachent au quotidien tragique et boueux des poilus.

Page 4, Franck nous parle des gilets jaunes (difficile d’y échapper en ce moment) mais pas que…! De la révolution à nos jours en passant par des ancêtres plus lointains, les inégalités sont souvent le terreau sur lequel pousse la révolte. Un peu de pluie, en l’occurrence un peu de taxe sur le carburant, et c’est parti. Pour où ? Personne n’en sait rien pour l’instant et le pire n’est jamais sûr. Alors profitons de ce que ce mouvement a secoué un peu le cocotier pour mettre en avant les profonds changements qui doivent être faits, environnementaux bien sûr, mais aussi, parce que c’est étroitement lié, une réflexion sur notre modèle économique au bout du rouleau. De plus en plus de chercheurs (économistes, sociologues et autres) sont de cet avis et prônent une société plus économe et creusant moins les inégalités, parlent pour certains de décroissance. Un gros mot encore aujourd’hui, mais plus pour longtemps!

Un sujet extrêmement délicat à manier!  L’occasion de revenir sur le début de l’édito et Cap 3000 : en buvant mon café, je me demandais comment convaincre tous ces gens qui vont de magasins en boutiques de réduire leurs achats de vêtements (une des activités les plus polluantes et où salaires et conditions de travail sont les plus misérables), leur consommation de viande etc. Que faire de tous ceux qui y gagnent leur vie si on supprime ce type de centre ? Peut-être faut-il inventer une société où le travail n’aurait plus une place centrale ? Malheureusement, j’ai beaucoup de questions et  peu de réponses !


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Nucléaire: stop ou encore!?                  par Philippe Marques        

En principe, devrait s’ouvrir à partir de mi-janvier et pour 3 mois environ, une grande consultation publique sur la transition énergétique, et donc, vu son importance dans le mix énergétique, sur le devenir de la filière nucléaire. L’occasion peut-être de se pencher sur le dossier extrêmement épais du nucléaire en France:

La question n’est pas tant de savoir si l’on doit se séparer de cette énergie et passer à autre chose  mais : à quel rythme le faisons nous et quid des déchets générés et «accessoirement», du financement ? La difficulté vient du fait que la France possède 58 réacteurs et l’on se doute bien, vu les difficultés rencontrées ailleurs, que ce ne sera pas une mince affaire de se passer du nucléaire!

Rappelons rapidement pourquoi se tourner vers d’autres formes d’énergie :

  • En premier lieu, la sécurité : Three Miles Island, Tchernobyl, Fukushima au rayon des catastrophes majeures, de multiples incidents plus ou moins graves sur le parc français, celui de la centrale du Blayais lors de la tempête de 1999 étant sans doute l’un des plus graves (certains l’ont qualifié de Tchernobyl raté). L’opacité entretenue par les diverses autorités en charge du nucléaire, gouvernements de tous bords en tête, n’arrange rien à l’affaire. Un exemple ? : cet accident du Blayais a été classé en catégorie 2 seulement sur une échelle qui en comporte 7 ! Le vieillissement du parc français (31 ans en moyenne, 6 réacteurs ayant 40 ans) est également inquiétant et certaines pièces du puzzle constitué par une centrale sont dans un état préoccupant : corrosion des pompes de refroidissement sur… 29 réacteurs, béton ayant mal vieilli, etc. Ajoutons que Greenpeace a fait plusieurs fois la preuve qu’une intrusion était possible, que l’état  de recours excessif à la sous-traitance entraine une sécurité diluée au fil des entreprises en charge de l’entretien plus la perte d’expertise d’EDF. N’en jetez plus!
  • Deuxième gros souci, les déchets : Nous en produisons bon an mal an, 2 kg par an et par personne; un million et demi de m3 de déchets sont entreposés un peu partout en France (voir la carte sur le site «Reporterre») et à cela, il faut rajouter les 300 à 400 000 T de matières radioactives (uranium appauvri et Mox) que les autorités ne nomment pas déchets car potentiellement réutilisables, appelons un chat un chat : ce sont bien des déchets ! Le démantèlement des centrales et les énormes quantités de déchets qui seront générés vont rendre le problème du stockage quasiment ingérable tout simplement parce qu’il n’y a pas à ce jour de bonnes solutions : l’enfouissement profond ne peut garantir une sécurité à 100% sur plusieurs siècles, personne ne le peut d’ailleurs. Le stockage en piscine connaît des problèmes de fuite (!), et celui à l’air libre bute sur l’extension des sites actuels ou sur la création de nouveaux : personne n’en veut, difficile de leur en vouloir!
  • Troisième point, l’aspect financier : Le nucléaire, «ça coûte un pognon de dingue! » pour paraphraser E. Macron: coûts des différentes mises à niveau et réparations, de gestion des déchets, et enfin du démantèlement des centrales ; estimé à 18,4 Mds d’€ pour les 58 réacteurs par une commission sénatoriale (2012), il est largement sous estimé : le coût du démantèlement de la centrale de Greifswald en Allemagne (6 réacteurs) s’élève d’ores et déjà à 3 Mds pour une grosse moitié du travail accompli. Au total, sans trop se tromper, le coût total sera de l’ordre de 6 Mds, soit 1 Mds par réacteur. A moins de considérer que nous sommes plus efficaces que les allemands, la facture sera donc plutôt de l’ordre de 60 Mds. Si en plus, l’état fait le choix, et du «grand carénage» (travaux pour l ‘extension à 50 ou 60 ans de la période d’activité des centrales), c’est 2,5 à 6 Mds d’Euros par réacteur pour au final se retrouver dans la même situation, et du développement de l’EPR avec son cortège de surcoûts et malfaçons c’est engloutir la quasi-totalité des capacités de financement de la politique énergétique de la France dans l’atome au détriment du développement des énergies renouvelables.Côté positif, la production nucléaire d’électricité ne rejette pas de CO2, même si… la construction d’une centrale engloutit de grandes quantité de béton dont la fabrication est très émettrice de gaz à effet de serre (pour l’EPR de Flamanville, c’est environ 55 tonnes éq. CO2) et l’extraction d’uranium n’est pas en reste non plus côté dégâts environnementaux. Autres aspects à prendre en compte, la filière représente 220 000 emplois directs et indirects en France et certaines communes sont financièrement quasi dépendantes de ces installations. Les réticences à la fermeture de Fessenheim sont là pour rappeler qu’il faut  une réflexion globale pour que cette transition se passe du mieux possible.Les solutions pour une production d’électricité entièrement renouvelable en 2050, elles existent et c’est l’ADEME qui le dit dans une étude de 2015. Elle va même plus loin que celle de Greenpeace (voir sur le site de l’ADEME, onglet «recherche et innovation») ! En voici deux des axes principaux :- Réduction de la consommation : c’est en quelque sorte la mère de toutes les batailles. Parmi les axes privilégiés, le bâtiment et en particulier l’isolation dans l’ancien. La France est un des pays où le chauffage des logements est le plus électrifié : le parc de chauffage électrique français représente la moitié du parc européen ! Un gisement d’économies très important donc. Un chiffre pour rappeler les enjeux sociaux également : 12 millions de personnes sont en précarité énergétique. La réduction de la consommation c’est aussi notre responsabilité en tant qu’individu, par des gestes simples bien connus, ou moins connus comme notre activité sur internet : le visionnage d’un film en streaming consomme l’équivalent de 1 000 ampoules allumées pendant 1 heure. On le sait peu, mais les activités numériques représentent désormais 7% de la production électrique mondiale. Supprimer ses vieux mails, compresser les fichiers que l’on envoie dans le cloud, etc, ce sont quelques moyens de réduire notre empreinte «électrique». Les différentes strates administratives (communes, département, régions) ont également leur rôle à jouer : pourquoi ne pas réduire par exemple l’éclairage public et privé?- Développement des énergies renouvelables : Le nucléaire c’est 385 TWh d’électricité produite en 2016 (72% du total), qu’il faudra bien compenser tout en assurant une continuité dans la production, sauf à faire appel aux centrales à gaz ou à l’importation. Le lobby du nucléaire ayant réussi à mettre en avant ses projets (EPR et grand carénage), cela s’est fait au détriment du développement d’autres filières. Un seul exemple : malgré une façade maritime immense, à ce jour, la France n’a aucune éolienne offshore raccordée au réseau (1 753 en Angleterre, 1 169 en Allemagne). Dans le scénario de l’ADEME la recherche, dans le domaine du stockage en particulier, sera également primordiale.Il faut sortir du tout nucléaire, c’est une certitude, mais, parce que les différents gouvernements ont prêté une oreille trop attentive aux tenants du nucléaire, nous nous retrouvons quasiment au pied du mur : rien qu’en 1980 et 81, 15 réacteurs ont été construits et vont atteindre 40 ans de fonctionnement dès 2020, demain donc ! Le débat public qui va s’ouvrir doit être l’occasion de montrer qu’une majorité de français veulent sortir du nucléaire, et veulent un engagement réel du gouvernement dans la lutte contre le réchauffement. Les pétitions ne suffisant plus, peut-être que des actions plus médiatiques, type gilets jaunes ou, comme en Angleterre où depuis l’automne un collectif citoyen «Extinction rebellion», prône la désobéissance civile non violente, seraient nécessaires. Peut-être également, sortira t-il quelque chose des actions en justice contre l’état français?! Continuons à mettre la pression!

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« La France d’en haut et la sous-France »           par Franck Tabourel

Il y a eu les sans-culottes, puis les bonnets rouges et, maintenant, les gilets jaunes…

Mais que veulent ces derniers ? Le savent-ils vraiment ?

En 1789 suite aux « difficultés où Nous (le roi, Louis XVI) Nous trouvons relativement à l’état de Nos finances », le roi convoque les États généraux, « pour Nous faire connaître les souhaits et doléances de nos peuples ».

Dès lors, des députés sont élus, des cahiers de doléances rédigés et les États généraux ouverts. Mais il s’avère que le roi refuse d’écouter le peuple.

Les finances sont au plus bas, le peuple a faim et le roi est sourd : colère du peuple, prise de la Bastille, et surtout, la nuit du 4 août, l’abolition des privilèges : cette nuit-là, la noblesse renonce délibérément à ses privilèges.

Quasiment deux-cent-trente ans ont passé et on retrouve à peu près la même situation ; les sans-culottes se sont rhabillés, et ce que veulent les gilets jaunes, même s’ils ne l’expriment pas clairement, c’est l’abolition des privilèges.

Une taxe fut l’étincelle, quelques personnes lancèrent le mouvement, et ce n’est pas un miracle si la sauce a si bien pris : la pauvreté et les inégalités sont devenues trop criantes.

La question la plus importante est celle de l’écologie, le réchauffement climatique nous mène à la catastrophe si nous n’agissons pas, mais il est injuste de demander aux plus pauvres de payer pour ceux qui polluent le plus, les riches !

Le problème est mondial, nous sommes tous coupables. Quand j’entends :       « Quoi ! En 2018, un train en retard, ou un embouteillage, ou la neige qui nous bloque, c’est un scandale !», je pense à nos ancêtres, à l’homme depuis des millions d’années, ou encore à mon grand-père, et je me dis que nous devrions être plus modestes, plus patients, moins avides, plus humains.

Le problème est mondial et le capitalisme, tel qu’il fonctionne actuellement, est notre ennemi mortel.

Quand les nantis échappent à l’impôt, on ferme les hôpitaux, les écoles, la culture, et on en accuse les pauvres.


« On a fait la Chine »                                               par Christian LAUNAY   

Dans notre entourage plus ou moins proche, un jour ou l’autre, nous avons tous entendu ce style de déclaration spontanée : nous, cet été, on a fait la Chine!

On ne peut tout de même pas leur en vouloir d’avoir tenu de tels propos bizarres et saugrenus. Parce que chez ces gens-là, on ne pense pas Monsieur, on consomme. Faire un voyage est devenu, pour certains, une forme de consommation comme une autre, ce qui explique pourquoi ils répètent machinalement ce qu’ils ont entendu dans les médias ou dans la bouche d’autres proches, consommateurs de voyage comme eux. Et, en attendant, cette ineptie linguistique se propage comme image choc afin qu’ils puissent réaliser l’énormité de la formule qu’ils emploient ? Par exemple, nous pourrions leur renvoyer l’idée que les chinois ne les ont pas attendus pour édifier leur muraille…

Si on se cantonnait à cette absurdité verbale, cela serait un moindre mal. Mais ce que ne savent pas, ou feignent d’ignorer, ces consommateurs, c’est qu’à l’aune de leur modeste personne, ils contribuent, avec tant d’autres voyageurs, par air, au dérèglement climatique.

Et, là-bas, dans l’empire du milieu, qu’ont-ils découvert ? S’ils voulaient être dépaysés, c’est raté ! Hormis la culture ancestrale avec ses temples sacrés, pour la vie de tous les jours, la restauration, les vêtements et l’hébergement par exemple, ils ont retrouvé les mêmes enseignes que celles qui, désormais, encerclent tous les centres de nos villes. Dans ces enseignes, les enfants ont reconnu des objets du quotidien, des jouets, des articles de sport et des smartphones (made in China), écoeurés, ils ont dit : « maman on a les mêmes à la maison! » Ils ont pu même comparer la saveur du burger français avec celle du burger chinois, les deux élaborés avec les mêmes ingrédients de chez Mac Donald. Incroyable, aucune différence. Il faut bien le reconnaître, ce n’est donc pas qu’un phénomène européen, mais bel et bien une tendance commerciale mondiale.

Cette famille pourrait dire :   »mais qu’est ce qu’on a fait au bon Dieu pour mériter ça quand même, aller à l’autre bout du monde pour retrouver les mêmes choses que l’on a à la maison »?

Dernièrement, j’ai rencontré un chinois et tout fier il m’a dit: « J’ai fait la France ».


aller p 6 et 7


«Pourquoi j’ai mangé mon père»  de Roy LEWIS           par Virginie

Voici un livre qui vous fera sourire, voire même rire, et rien que cela, c’est déjà une bonne raison pour se plonger dans sa lecture. Besoin d’un autre argument ? Bon allez, c’est grâce à Théodore Monod que vous avez la chance de le lire en français ; il disait de ce roman qu’en plus d’être drôle il n’en était pas moins l’ouvrage le plus documenté sur l’homme à ses origines ; pas mal non ? Et c’est vrai, on rit et on se cultive en même temps. Vous aurez donc plaisir à suivre les aventures de cette famille préhistorique dont les mœurs vont évoluer au rythme des découvertes de leur chef, Edouard, hominien de génie, qui se confronte à son frère plus réticent à toute forme de progrès. Des querelles et des débats qui restent d’actualité.

Autres suggestions de lecture                                           par Philippe     

En cette fin de commémoration de la guerre de 14-18, je vous conseille la lecture de 2 BD magnifiques et bouleversantes et qui viennent nous rafraîchir la mémoire : la guerre c’est une connerie sanglante.

– «C’était la guerre des tranchées» : dessinée et écrite par Tardi, c’est l’histoire, à hauteur de poilus, de boue et de tranchées, de l’anéantissement d’une génération entière. On suit tout au long du récit, des soldats perdus dans cette boucherie inutile où, comme le disait Tardi lui-même : «Il n’y a pas de héros dans cette lamentable aventure collective qu’est la guerre».

– «Paroles de poilus» : adaptation dessinée de lettres écrites par des poilus à leur famille, chaque auteur (une vingtaine) interprète à sa façon ces récits. Ces jeunes hommes arrachés à leur village, leur métier leurs amis ou leur amour, écrivent ces lettres du fond de leur tranchée, entre deux assauts inutiles et meurtriers. Les textes livrés in extenso précèdent à chaque fois la vision dessinée des auteurs.

« Des portes à ouvrir »     Poème tiré d’un recueil de  Philippe DERCKEL aux  éditions DOMENS

Si le soleil se noircit

Des écumes de l’âme

Si les amarres se rompent

En chavirant l’amour

Si la danse s’arrête

Quand le violon se meurt

Si le brouillard s’allonge

Sur le banc des désirs

Si les promesses se noient

Dans les flots de l’oubli

Si l’amitié se distend

Décousue par l’absence

Si le corps se fendille

Sous la bourrasque du temps

Si la vie se meurt

Par manque de présence

Peut-être faut-il frapper

À la porte du bonheur


Les mots croisés par Philippe Marques     (à découvrir en cliquant sur le lien ci dessous)

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