LE CARABIN par Franck TABOUREL

Lorsque j’étais carabin, avec mes congénères, nous les avons toutes chantées, le curé de Camaret, Bali Balo, l’artilleur de Metz, Janneton, et les autres chansons de salle de garde, il s’agissait de tenir le coup, de dédramatiser, de supporter toutes les misères, toutes les horreurs que nous imposaient notre condition d’étudiants en médecine.
Je ne dirais pas que je les ai oubliées, il y a des refrains qui nous marquent à vie, mais, parmi toutes les autres, il en est une qui m’est souvent revenue pour souligner des événements que j’ai vécus ou que j’ai vus, et que je trouve, comme jamais, d’actualité: c’est « Vive les étudiants », ou plus précisément cette phrase du refrain, « Et on s’en fout d’attraper la vérole, et on s’en fout, pourvu qu’on tire un coup ».
On dirait vraiment que l’ensemble de l’humanité, particulièrement les dirigeants, les possédants, les riches, mais pas seulement eux, également les consommateurs, les touristes: tout ce monde voit et participe à la dégradation de la planète, du climat, ce qui implique des incendies, des inondations, des migrations, dont ils se plaignent, et tout ce qu’ils font c’est de rejeter les réfugiés à la mer en chantant tous en chœur :

 » Et on s’en fout d’attraper la vérole, et on s’en fout, pourvu qu’on tire un coup ».