LE FAUX BOURDON par Franck Tabourel

Les bourdons se distinguent des abeilles, d’une part par leur taille plus imposante et, d’autre part, par leur pilosité qui leur permet de butiner dès cinq degrés, alors que les abeilles doivent attendre une température de quinze degrés pour quitter leur ruche. De ce fait, les bourdons sont les premiers, et également les derniers, à polliniser.
Comme les abeilles, les colonies de bourdons comportent une reine, des ouvrières et des mâles.
Le faux bourdon, chez les abeilles, c’est le mâle, le mâle reproducteur, celui qui, lors du vol nuptial de la reine, sera un de ceux qui la fécondera et en mourra, ou qui ne la fécondera pas, sera chassé de la ruche et en mourra.
Qui voudrait être un faux bourdon ?

Du fait de la reproduction sexuée qui prédomine sur notre planète, le fonctionnement des mâles et des femelles est souvent différent au sein de nombreuses espèces. Les femelles sont celles qui portent la progéniture, les mâles les fécondent. Chez la plupart des mammifères, les femelles élèvent et protègent leurs petits, tandis que les mâles, soit baguenaudent, rivalisent pour féconder les femelles, ou défendent le troupeau contre des agresseurs.
Chez les humains, il en a probablement été ainsi durant des millénaires, puis, les relations se socialisant, divers fonctionnements se sont mis en place partout sur la planète : tribus, matriarcat, patriarcat etc…
Actuellement, ce qui prédomine sur la Terre, ce sont des sociétés hiérarchisées dans lesquelles les mâles dominent. Pourquoi ? Dans l’histoire récente du monde, les diverses sociétés se sont construites dans la violence et, les mâles étant physiquement plus forts, et moins dépendants de la progéniture, ils ont pris le pouvoir et n’y renoncent pas.
Pourtant, désormais, étant donné les progrès des sciences, de la technologie et des relations sociales, cette domination n’a objectivement plus lieu d’être : la société a pris la place du mâle protecteur, les femelles ont la capacité de faire quasiment tout ce que peuvent faire les mâles… Qu’est-ce qui empêche les humains d’arriver à une parfaite égalité ?
Il semble évident que les mâles craignent, non pas que les femelles arrivent à les égaliser, mais à les dominer, car que restera-t-il aux mâles dès lors que les femelles se seront totalement émancipées ?
Ils deviendront des faux bourdons.
Qui voudrait être un faux bourdon ?